Raha mbola misy blaogy azonao atoraka hamoahana feeling…nahoana no tsy izany no handanianao ny alin'ny ririnina !
Feb
23
ikalamako (2011)

gabriel garcia
Gabriel Garcìa Màrquez s’est retiré de la vie publique pour raison de santé: cancer lymphatique. A présent il semble que son état se soit aggravé. Il a envoyé une lettre d’adieu à ses amis, et grâce à Internet elle peut à présent être diffusée.

Si pour un moment Dieu pouvait oublier que je suis une marionnette de chiffon et me donner en cadeau une parcelle de vie, j’en profiterais le plus possible.

Je dormirais peu, je rêverais davantage, sachant que, pour chaque minute pendant laquelle nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière.

Je marcherais alors que les autres s’arrêtent ; je me réveillerais quand les autres s’endorment.

Aux hommes je leur prouverais combien ils se trompent en pensant qu’ils cessent d’être amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent quand ils cessent d’être amoureux.

A un enfant, je lui donnerais des ailes, mais je le laisserais apprendre à voler tout seul.

J’ai tant appris de vous, les hommes… J’ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne sans savoir que le vrai bonheur est dans la manière de l’escalader.

J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre pour la première fois dans sa petite main le doigt de son père il le garde attrapé pour toujours.

Il y a tant de choses que j’ai pu apprendre de vous. Ma mère me disait : Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.

Si je savais que ce sont les dernières minutes que je te vois, je te dirais “Je t’aime” et j’ignorerais, honteusement, que tu le sais déjà.

Le lendemain n’est assuré pour personne, jeune ou vieux. Aujourd’hui ce peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. N’attends donc pas davantage, agis aujourd’hui parce que demain n’arrivera peut-être jamais et que sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps d’un ”sourire, d’une étreinte, d’un baiser” et où tu as été trop occupé pour leur adresser un ultime souhait.

Garde auprès de toi ceux que tu aimes ; dis-leur à l’oreille que tu as besoin d’eux ; aime-les et soigne-les bien ; prends le temps de leur dire “je te comprends”, “pardonne-moi”, “s’il te plaît”, “merci” et tous les autres mots d’amour que tu connais.

Gabriel García Márquez, écrivain
(Texte traduit de l’Espagnol par A.S.)



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